samedi 3 juillet 2021
Jacques Halbronn Anthropocosmologie. Pour un tropicalisme sidéraliste. Contre Kepler
Anthropocosmologie. Un tropicalisme sidéraliste. Contre Kepler/
Par Jacques Halbronn
La théorie des ères précessionnelles pose une problématique anthropocosmologique en ce qu’elle conjugue, à sa façon, le Ciel et la Terre. On oublie trop souvent que le Zodiaque comporte une dimension « terrestre » donc anthropologique en ce qu’il s’articule, directement ou indirectement sur le cycle des saisons. Autrement dit, du point de vue de la seule astronomie, aucun balisage de l’écliptique ne fait sens sinon au regard d’un recours à un méta-langage.
L’étude de la position du « point vernal » est en ce sens tout à fait typique de l’approche que nous qualifions d’anthropocosmologique puisque cette donnée, comme son nom l’indique, renvoie à l’équinoxe de printemps ( d’où les « primevères ») dans l’hémisphère nord.
Selon nous, les astrologues antiques observaient à quelle étoile fixe correspondait le dit « point vernal » et c’est d’ailleurs ce qui les aura mis sur la voie de la précession des équinoxes dans la mesure où il leur importait de savoir , de déterminer à quelle étoile correspondait pour une période donnée le dit équinoxe de printemps.
Mais selon nous, une telle démarche devait sous tendre, en son temps, une astrologie planétaire et notamment saturnienne. En effet, Saturne coupe l’axe équinoxial et l’axe sosticial, alternativement, tous les 7 ans environ. (cf L’astrologie selon Saturne, Paris, Ed La Grande Conjonction, 1994 et 1995), ce qui correspond à la dialectique anthropocosmoloique. Dans l’Astrologie selon Saturne, nous avions axé notre recherche sur le seul passage de Saturne sur le point vernal (autour de 0° Bélier), tous les 30 ans environ.
En 1979 nous avions dirigé « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau ». Paris, Albatros –Autre Monde. Un « collectif » de plus de 400 pages, à la suite d’un Colloque qui s’était tenu en septembre 1977 au Foyer International d’Accueil de Paris (FIAP) non loin de l’Hopital Sainte Anne et avec le recul, ce volume revêt une nouvelle dimension au prisme de l’anthropocosmologie de par sa dualité/dialectique intrinséque entre le monde des étoiles fixes et celui des saisons terrestres. Autrement dit, nous ne disposions pas à l’époque du « bon » paradigme pour valider le rapport Saisons-étoiles fixes. Au départ, nous accordâmes une importance structurante aux 4 étoiles fixes dites royales, ce qui évitait d’avoir à se soucier de quelque point vernal/axe équinoxial, que ce soit. Mais nos recherches consacrées à Jupiter et à Saturne nous auront permis de distinguer entre un cycle Saturnien axé sur le passage de Saturne sur les équinoxes et les solstices et un cycle jupitérien qui ne dépendait pas directement du cycle de la planéte au sens astronomique du terme mais de son cycle analogique, chronobiologique. Nous abordions le probléme au prisme d’un certain mimétisme, selon lequel le récepteur instrumentalisait le référentiel (cf La pensée astrologique, in L’Etrange Histoire de l’astrologie, Paris, Artefact, 1986) c’est à dite n’en dépendait que dans la mesure de ses besoins. Face au déterminisme cosmique saturnien nous posions la cyclologie jupitérienne de 12 ans, d’origine terrestre. Rappelons que le Zodiaque des constellations n’est que la projection du cycle saisonnier sur l’écliptique et la question des deux hémisphères est secondaire dès lors que l’on raisonne en termes d’axes équinoxiaux et solsticiaux, le printemps et l’automne étant équivalents tout comme l’été et l’Hiver.
La problématique de l’instrumentalisation sous- tend l’approche « symboliste » en ce sens que l’influence n’est plus propre à l’émetteur mais au récepteur lequel se programme ou est programmé en conséquence tout comme tel matériau servira au sculpteur par- delà la vocation initiale du dit matériau/ Cela renvoie à notre théologie à trois degrés : le dieu universel, le dieu créateur de notre Ciel et de notre Terre et le dieu jupitérien organisateur de la Cité, de la « Polis ». Depuis notre formulation de 1986, nous avons renoncé à la thèse d’une instrumentalisation du Ciel par notre Humanité et nous situons désormais la dite instrumentalisation anthropocosmologique au niveau du dieu « créateur de notre Ciel et de notre Terre », ne laissant à notre Humanité que le degré inférieur.
Dès lors, les tentatives astrologiques ne prenant pas en compte l’anthropocosmologie nous apparaissent comme caduques quand elles adoptent des positions aussi radicale et extrémes que celles d’un André Barbault lequel entend élaborer une astrologie « mondiale » sans la moindre référence au Zodiaque, au cycle saisonnier –sinon sur un plan purement logistique. Pour Barbault, le cycle astrologique serait déterminé par les aspects se formant entre planétes – suivant en cela l’astrologie de Kepler- et non par le passage d’une planéte sur tel ou tel point du Zodiaque. Autrement dit, les seules corrélations intéressant Barbault passent par la formation d’aspects et non par le passage de la planéte sur les axes équinoxiaux et/.ou solsticiaux. En cela, Barbault se démarquait de la théorie des Grandes Conjonctions (d’Albumasar entre autres) qui tenait le plus grand compte du changement de triplicité (Elément) dans les rencontres Jupiter- Saturne. On peut parler dans le cas de Barbault d’une astrologie « hors sol » qui nie la dimension terrestre de notre rapport au Cosmos. C ‘est ainsi que le cycle Saturne-Neptune, chez Barbault, est indifférent au fait que la conjonction se produise dans tel ou tel signe et notamment en signe équinoxial (bélier- balance) ou en signe solsticial (cancer-capricorne), ce qui ne peut que fragiliser ses analyses en ce que celles-ci ne disposent pas d’un dispositif duel nécessaire à toute forme de cyclicité. C’est ainsi que Barbault et ceux qui le suivent se révélent incapables de distinguer entre la conjonction Saturne Neptune de 1989 et celles qui ont suivi ou vont suivre. Or, que peut valoir une prévision qui ne propose pas des cas de figure opposés en alternance ? On a pu croire que Barbault avait touché juste en 1989 mais cela n’aura tenu qu’à une coincidence entre la formation de la conjonction Saturne-Neptune et le passage de Saturne sur les axes équinoxiaux et solsticiaux, comme on peut le vérifier dans les éphémérides.
En définitive, on a tort d’opposer sidéralisme et tropicalisme., l’un ne se concevant pas sans l’autre et c’est pourquoi nous proposons de parler d’un tropicalisme sidéraliste, ce qui est bien résumé dans l’étude du point vernal dans la théorie des ères précessionnelles. Ce point vernal correspond à la dimension « terrestre » alors que les étoiles correspondent à la dimension « cosmique », les planétes étant l’interface entre ces deux plans sur la base d’une structure ternaire. Barbault dès les années 40 du siècle dernier (cf son Astrologie Météorologique, ed. Niclaus, 1945), avait décidé de jouer la carte de l’alliance unilatérale avec l’astronomie, en faisant allégeance au tout astronomique, excluant tout ce qui relevait de notre monde terrestre. Barbault restera sur cette base tout au long de sa carrière, y compris avec l’indice cyclique (Les astres et l’Histoire. Ed Pauvert, 1967) qui se contente d’étudier les aspects se formant au sein d’un bouquet de cinq planétes « lentes », ce qui d’ailleurs ne fait guère sens pour l’astronomie puisqu’il s’agit d’une cyclicité artificielle n’offrant de surcroit aucun caractère de récurrence comme c’est le cas pour le cycle d’une planéte seule dont la révolution est constante.
Barbault sera parvenu à imposer la thèse selon laquelle la notion astrologique de « cycle planétaire » implique la combinatoire de deux corps célestes relevant de notre systéme solaire, évacuant ainsi ipso facto et les étoiles fixes et le cycle saisonnier. Comme le résume Yves Lenoble.
« André Barbault étudie non seulement les conjonctions mais également les oppositions, ainsi que deux aspects positifs (les sextiles et les trigones) et trois aspects négatifs (les carrés, les semi-carrés et les sesqui-carrés), ce qui multiplie par six le nombre de périodes à analyser. »( La Découverte de l’Astrologie Mondiale par les cycles Correspondances des cycles avec les grandes étapes historiques mondiales). Ce faisant, c’est la victoire de Johannnes Kepler, à 4 siècle de distance lequel ne jurait que par les aspects. (cf Richard Pellard, « La notion d’aspect chez Kepler au XVIIe siècle »
JHB
03 07 21
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