vendredi 10 septembre 2021
Jacques halbronn L'astrologie à l'heure du choix méthodologique
Jacques Halbronn Astrologie. Individualisme et statistique ne font pas bon ménage.
Il semble que les astrologues n'ont pas encore bien compris que l'étude astrologique de cas isolés n'est pas "payante" pour mettre en évidence le "fait astrologique" dans la mesure où l'on bascule dans l'incomparable.Michel Gauquelin avait montré la voie en travaillant sur des catégories socio-professionnelles (cf notre étude avec les Personnalités planétaires. Paris, Lagrande conjonction- Trédaniel, 1992)
Nous pronons une méthodologie "répétitive", "récurrente" où le même signal sera repris pour une période importante et par une population de taille. et non, par conséquence, pour des cas et des événements isolés. Or, l'astrologue "ordinaire" est condamné à se contenter de coups de sonde par trop brefs.
Certains penseurs de l'astrologie - on pense à Roger Hecquet - ont voulu imposer à la démarche astrologique une certaine idée de la vie en société par trop marquée par une vie au jour le jour. Ils auront tenté de faire entrer l'astrologie dans ce qui ne peut se révéler que comme une impasse. Dans certains cas, cela ne les aura pas empêché d'effectuer des constats pertinents à partir de tel ou tel cas mais ils n'ont pas compris que ce qui valait astrologiquement dans tel cas valait également pour beaucoup d'autres. Ils n'ont pas compris qu'une même configuration astrale pouvait impacter un grand nombre de personnes. Cela tient à la trop grande importance qu'ils accordent au thème natal, ce qui a plombé leur recherche. Dès 1976, dans Clefs pour l'Astrologie, nous mettions en garde contre le "thème natal" mais nous n'avons pas été suivi pas plus que lorsque nous conseililons le monoplanétarisme (cf L'Astrologie selon Saturne, 1994, ED La Grande Conjonction). C'est pourquoi nous repartons en croisade. Mieux vaut tard que jamais pour "sauver" les prochaines générations d'astrologues. Pourtant, en dehors du milieu astrologique, les gens ne voient pas d'inconvénient à se dire de tel ou tel signe, tout en sachant qu'ils ne sont pas seuls dans ce cas ni pour admettre que des événements comparables puissent arriver à un grand nombre. Or, les astrologues rejettent cette forme d'astrologie, jetant le bébé avec l'eau du bain car s'il est juste que la symbolique zodiacale n'a pas grande valeur en soi, la philosophie sous jacente n'en est pas moins valable dans son principe collectif. Le public sent bien que la vérité de l'astrologie est dans une certaine faculté à rapprocher les gens et les évenements au lieu de les séparer, de saucissonner le monde à l'extréme.. Le public va vouloir que les gens nés sous le meme signe se ressemblent. Ce référentiel zodiacal n'est pas valable mais l'attente est légitime par rapport à ce que pourrait un jour apporter l'astrologie.
Le cycle saisonnier nous enseigne qu'il existe des périodes d'une durée de 3 mois avec un commencement, un pic et une fin, ce qui correspond à la catégorie de quadruplicité : signes cardinaux, fixes mutables qu'il faut comprendre comme un processus continu et qui va croitre. Or, la division en 12, donne l'impression qu'au sein d'une même saison, il y a des clivages et c'est pourquoi, nous pensons que le Zodiaque doit être réduit à une division en 4, articulée sur les équinoxes et les solstices avec une dialectique marquée entre les uns et les autres, ce qui est le b-a ba de l'astrologie que certains ont oublié comme Barbault qui ne distingue pas entre les conjonctions ayant lieu dans telle ou telle partie du Zodiaque (cf LEs astres et l'Histoire, Paris, Pauvert, 1967°
Nous en sommes arrivés à la conclusion selon laquelle c'est toute l'Humanité qui serait impactée par le seul cycle de Saturne tout en précisant que face à un même stimulus, les réponses peuvent varier à l'infini au niveau existentiel. Mais il serait chimérique de la part de l'astrologie de croire que c'est par l'astrologie que l'on serait en meure de circonscrire, d'embrasser une telle diversité. C"est à une telle utopie que l'astrologie va devoir tôt ou tard renoncer.
L'astrologie doit devenir ou plutôt redevenir un outil à la portée de chacun. Non pas dans l'esprit de ces manuels qui promettaient que chacun pouvait apprendre l'astrologie, comme Maurice Privat dont le traité, paru en 1935, nous aura mis le pied à l'étrier mais comme un tableau de bord que chacun pouvait consulter à tout moment non pas dans les livres mais dans le ciel, non pas au bout d'une lunette mais à l'oeil nu. Une astrologie à l'échelle de la Cité, républicaine, sans avoir besoin d'aller consulter un astrologue. Car quelque part, c'est la corporation des praticiens de l'astrologie qui fait de la résistance; Or, pour nous, l'astrologie doit devenir un outil pour le psychanalyste, non pas à lui fournissant une "carte du ciel" individuelle mais en lui offrant un concept général comme cela fut le cas pour le Complexe d'Oedipe, il y a plus d'un siècle. Il est probable que ce sont les thérapeutes qui voudront se servir de notre modéle/modém et non les astrologues et nous pensons que l'enseignement de l'astrologie en tant qu'outil thérapeutique doit être réservé aux personnes formées par ailleurs et n'attendant pas tout de l'astrologie.. De la même façon, l'astrologie doit être mise dans les mains des historiens plutôt que de demander aux astrologues de se faire passer pour des historiens. Car quel sens y a t il à donner des exposés historiques, comme l'ont fait Barbault ou Hecquet avec un certain talent(cf son Traité d'astrochronobiologie individuelle et mondiale, Dervy 2008) s'il s'adressent à des lecteurs qui ont une culture historique médiocre et qui sont obligés de prendre pour argent comptant les données historiques qui leur sont fournies et sont choisies en connaissance de cause. Il convient que l'astrologie s'appuie sur des faits connus de tous, que l'on peut retrouver sur Internet et non sur les données que tel client sera en mesure de fournir et qui ne permettent aucun recoupement; Il y a là un malheureux mélange des genres: il y a un temps pour brosser les tendances générales d'une société, pour une période donnée et un temps pour aborder les cas particulier. L'astrologie est au moulin, le psychologue, le sociologue, le "politiste" au four. Le jour où les astrologues seront invités dans un débat avec d'autres experts, on pourra crier victoire mais on n'en est pas là,
JHB
10. 09 21
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